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jeudi, 29 juillet 2010

Dripping vandale sur l'œuvre de Lilian Bourgeat !!!

La sculpture de Lilian Bourgeat récemment installée sur le campus de la Doua a été copieusement aspergée de peintures diverses… On reconnaît quelques influences fort mal assimilées : le dripping (de l'anglais to drip, goutter) façon mauvais élève de Pollock, les empreintes de main, façon préhistoire…

Le cône de chantier surdimensionné n'a pas laissé indifférent… c'est visiblement en tant qu'œuvre d'art qu'il a été contesté, visé, puisque le traitement qu'il a subi se démarque nettement des graffs qui recouvrent usuellement les murs urbains.

Malgré la cohérence de cette œuvre avec son environnement, tant sur le plan formel (les cheminées…) qu'au niveau du sens (le travail, le work "en chantier"…), il semblerait que la population qui fréquente les lieux — pour l'essentiel des étudiants en sciences appliquées, pourtant souvent désireux de devenir eux-mêmes des artistes (eh oui !) —, ne partage pas cette vision d'un art en prise avec la réalité du monde du travail, et qui — c'est mon hypothèse — ne propose pas une alternative au quotidien et à ses perspectives de (no) futur.

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L'une des armes du "crime" :
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et même quelques mètres plus loin…
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photos © kl loth 2010

Commentaires

Je dois dire que ces vandales là ont bien dû s'amuser. le résultat est assez dans l'esprit de l'oeuvre, à savoir qu'un cône de chantier , ça ne reste pas propret, ça respire le chantier.
a priori, Sciences appliquées ne destine pas les étudiants à devenir artiste.
Ma position concernant l'implantation d'oeuvres d'art dans l'espace public est qu'il serait nécessaire d'effectuer avec les futurs usagers au moins deux ans d'accompagnement afin que les habitants soient à même d'apprécier et prendre en charge une sculpture qui serait "leur" patrimoine. ça ne se passe pas ainsi, puisque ce sont des commissions d'experts (dont je fais d'ailleurs parfois partie, au titre de représentant de la profession artistique désigné par la Région et la DRAC) qui décident. Pas vraiment de solution tant que nous restons dans un système qui place l'objet au centre plutôt que la personne. Bilan, en moins d'un mois, on a un truc dégueulasse qui va polluer l'espace plutôt que le rendre intelligemment vivable.
Mais aussi, c'est quoi ce gigantisme du bougre Bourgeat qui renvoie chacun à son nanisme!

Écrit par : michel jeannès | jeudi, 29 juillet 2010

en plus, les couleurs sécuritaires participent d'un environnement qui force le regard, de la même manière que le cône de Lübeck force le trajet de la voiture, par exemple. Je crois que cette oeuvre participe d'un regard cynique sur le monde, comme très souvent dans le milieu de l'art contemporain qui prend plaisir à se sentir si plein d'esprit.
Le gigantisme est aussi l'apanage du pouvoir. Les attaques des "vandales" sont là assez justes, beaucoup plus à mon sens que celles des tagueurs qui maculent le mur repeint par le pauvre type du coin qui essaie de tenir propre son estanco.

Écrit par : michel jeannès | jeudi, 29 juillet 2010

Joli le petit dragon rose (photo du bas). je le proposerais bien comme oeuvre dans l'espace public en le surdimensionnant.

Écrit par : michel jeannès | jeudi, 29 juillet 2010

J'avais lu la proportion étonnante d'étudiants de la Doua qui souhaiteraient devenir artistes, mais je n'ai pris note ni du chiffre, ni de la source. 25% ? Il y a d'ailleurs là-bas une section arts plastiques-études qui a du succès ( http://arts-plastiques-etudes.insa-lyon.fr/ ).
C'est évident qu'il faudrait un travail en amont avant de parachuter une œuvre quelle qu'elle soit. Ne serait-ce que pour éviter des contresens comme cela m'a l'air d'être le cas ici.
C'est d'autant plus dommage qu'il y a déjà une ouverture à l'art sur le campus, qu'il s'agisse de la section arts plastiques-études déjà citée, du service culturel de l'INSA, des associations culturelles étudiantes, d'expositions régulières, et de la présence d'autres sculptures sur le campus, dont certaines en dépôt par le FRAC.

Le saccage de l'œuvre montre un goût pour le festif et quand même un peu d'intérêt pour l'art.
Le cône de chantier renvoie au monde du travail, et son gigantisme ne fonctionne pas vraiment comme évocation de l'univers de Gulliver. Si certains artistes et autres personnes du milieu de l'art ont une fascination pour « l'économie réelle » (sic, cf. un récent cycle de conférences organisées par l'artothèque de la Bibliothèque de la Part-Dieu), je pense que les étudiants en sciences appliquées sont plus ambivalents à ce sujet, et beaucoup d'indices du comportement des jeunes et de leurs cultures vont plutôt vers un besoin de fun et de fuite hors du quotidien (fêtes et alcool, mangas, jeux de rôles…).

La restauration de l'œuvre aura un coût… et je crains également qu'il ne faille l'attendre longtemps et subir un "machin" de plus en plus souillé d'ici là.

C'est dommage aussi pour les ouvriers qui ont réalisé ce travail… J'aimerais d'ailleurs en savoir plus sur les conditions techniques de confection d'un tel objet. Est-ce proche de la réalisation d'une coque de bateau par exemple ? Construction d'un moule… ponçage, polissage ?

Écrit par : kl loth | vendredi, 30 juillet 2010

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